Patrimoine,
Mémoire, Histoire
Depuis trois décennies,
le patrimoine a connu un prodigieux essor ; il est devenu un maître
mot de la conscience mémorielle contemporaine, un bien constitutif
de l'identité d'une communauté. Les notions de patrimoine
industriel et de patrimoine sociologique ont, notamment,
gagné leurs lettres de noblesse. Ces aspects sont devenus incontournables
dans la construction de notre Histoire.
A cet égard, le patrimoine
des cités industrielles de la vallée de l'Orne apparaît
original ! Parfois exceptionnel, parfois commun, il n'est jamais banal.
Afin de le sauvegarder, pour mieux mettre en valeur sans tomber dans
la nostalgie, un héritage qui doit rester vivant et servir de
tremplin à l'avenir, les disciplines patrimoniales - au premier
rang desquelles l'Histoire - ont un rôle essentiel à jouer.
Toute action d'un fabricant
d'Histoire locale vise à répondre à un impérieux
besoin de repères, à une demande sociale de mémoire.
Or, Pierre Nora a parfaitement analysé le travail complexe de
la mémoire et des sentiments qui lient un individu ou un groupe
humain (anciens combattants, anciens mineurs, anciens élèves,
)
à un lieu, un bâtiment, un événement
Cette mémoire est légitime ! Mais elle est subjective,
incomplète, parfois sélective, parfois déformée.
S'ils peuvent parfois apparaître modestes, les travaux du Cercle
d'Histoire de Juf prétendent à valeur d'expertise
; il s'agit bien d'informer, de façon objective et scientifique,
tant le droit à la mémoire que le devoir de
patrimoine.
Dans cet Atelier d'Histoire,
il fallait bien rappeler que l'Histoire reste la discipline seule
dépositaire des valeurs fondamentales ; elle propose une échelle
de valeur, suggère des hiérarchies et, finalement, permet
les bons choix patrimoniaux.
