Historique des noms des rues de JŒUF :

Grand'Rue - rue Sous le Moutier - rue du Commerce - rue du Pont - Place de la Mairie

Depuis la rive gauche de l'Orne, on observe les anciennes maisons rurales bordant le bas de la rue du Pont et, à l'arrière-plan à gauche, les immeubles plus imposants du début de la rue du Commerce.

Au début du XXe siècle, le chef-lieu jovicien compte trois rues et une place

En juin 1901, alors que le recensement du printemps dénombre 5304 habitants (dont 2176 étrangers) et 310 maisons, le conseil municipal adopte officiellement la dénomination de la voirie communale. Henri Wayant et ses collègues ne font pas montre d'une grande originalité : d'une part les appellations d'usage ou les lieux-dits cadastraux consacrés par le temps, le sens pratique ou la simple présence d'un édifice public d'autre part, orientent le choix des noms des rues et place qui entrent dans l'histoire au début de premier été du nouveau siècle.
Les 4 chemins vicinaux, la départementale n° 11 de Thionville à Etain (qui franchit la nouvelle frontière à la "Croix de Franchepré" et parcourt le secteur est du ban communal), le chemin 74 d'intérêt communal de Briey à Roncourt (qui longe les limites territoriales avec Homécourt), ainsi que la petite rue qui fait le tour de l'église se voient promues au titre de rues. Mais, il faut consulter diverses archives pour évoquer ce que taisent les classiques plaques émaillées bleues apposées à la Belle Époque.
Parcourons donc les pages du registre des délibérations, en même temps que les nouvelles rues dont la plupart ne sont dotées d'un trottoir, de caniveaux et d'une chaussée pavés que depuis deux à trois années seulement.
"Le chemin vicinal n°1, du presbytère au chemin 74, est dénommé : Grande Rue ". Cette artère englobe les baraques de la "Cité Haute", édifiées à la hâte par MM. De Wendel, en 1872, pour abriter leurs ouvriers des forges de Moyeuvre ne souhaitant pas devenir Allemands. Construits au lieu-dit "Grandes Friches", ces bâtiments en planches montées sur un soubassement en briques demeurent très peu de temps à l'écart du village : dès 1878, le nouveau cimetière est établi à proximité des logements des "baraquiâts".
"Le chemin vicinal n°2, du presbytère au pont : Rue du Pont". Ce tronçon du chemin menant à l'ancien moulin de Ravenne (arrêté vers 1882-1883) faillit porter le nom de "rue de l'abattoir", en raison de la réalisation, sur la rive opposée de l'Orne, de l'édifice communal dont les travaux doivent débuter en août 1901. Finalement, les édiles préfèrent témoigner de l'existence du bel ouvrage qui enjambe la rivière depuis 1890 et qui a remplacé l'antique passerelle, submersible et délabrée, qui contraignait les habitants à effectuer un long détour pour atteindre les coupes des bois communaux ou pour cultiver les champs de la rive gauche. La rue du Pont annexe et "efface" donc la place publique (devant le presbytère) où se tient le marché hebdomadaire ; la "grand' place" du village tombe ainsi dans les oubliettes de l'histoire locale.
" Le chemin vicinal n°3, du presbytère au ruisseau de Goprez : Rue du Commerce ". Les élus consacrent généreusement la promotion (datant de 1882) d'un petit chemin campagnard transformé en route carrossable grâce aux bons offices de MM. De Wendel …qui ont besoin d'une liaison directe entre le chef-lieu et leurs Forges de Franchepré. Entre 1884 et 1901, la chaussée voit pousser progressivement des habitations, quelques immeubles de commerce et des cafés (Pastant, Wayant, Trognon, Gand), dont l'architecture tranche résolument avec les bâtiments agricoles anciens.
" La rue Sous le Moutiers et la ruelle : Rue Sous le Moutiers". Les édiles entérinent l'appellation utilisée par les habitants depuis des temps immémoriaux et qui découle du nom du lieu-dit où est situé le village (il faut comprendre parcelles voisines de l'église : clocher se dit môtu en patois du pays). Le conseil municipal renonce à individualiser en "Petite Rue" la ruelle (large de 2 mètres et longue d'une trentaine de mètres) qui longe l'église et aboutit dans la rue principale, face au presbytère.
" Devant la Mairie-École : Place de la Mairie ". Nous reviendrons sur l'appellation éphémère attribuée au "cœur de l'ancien village"… pour une durée de moins de cinq années. En effet, totalement inadaptée, la maison commune "déménage" en 1906.

La rue du Pont au début du XXe siècle.

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© C.P.H.J. - Novembre 2004