La rue des Cités De Wendel : un facteur d'unité
La rue des Cités De Wendel,
qui deviendra rue Eugène-Bastien, sera l'une des premières
à unir les cités au "village".
Dix
années après l'implantation des forges, Juf et ses
écarts (Génibois, Ravenne et Franchepré) demeurent
des univers bien séparés. Le village concentre les fonctions
administratives, religieuses et conserve les vestiges de l'activité
agricole : la cité de Génibois, exclusivement tournée
vers l'usine, n'est qu'un quartier dortoir. Enfin, Franchepré
se spécialise dans le commerce et surtout les loisirs proposés
par les cafés et cabarets.
En 1891, MM. De Wendel proposent à la commune de construire un
chemin reliant la Cité-Haute - et donc le centre - à Génibois.
Cde projet qui raccourcit notablement le trajet des négociants
du village et unit les différentes cités des "Forges
de Joeuf" semble devoir recueillir l'assentiment général.
En outre, comme la société prend à sa charge l'acquisition
des terrains et la construction de la route, la réalisation ne
coûte rien à la commune. Malgré six protestations
hostiles au projet, le chemin vicinal n°4 est ouvert en 1894 ; il
est prolongé jusqu'à la route départementale 11
(future rue de Franchepré) quelques mois plus-tard. La nouvelle
rue attend jusqu'en 1898 son premier immeuble.
Deux autres suivent peu après et l'appellation "rue des
Trois Maison" précède le nom officiel attribué
en juin 1901 : rue des Cités de Wendel. Jusqu'à la Grande
Guerre, les constructions d'immeubles locatifs et de cafés se
succèdent. Dix-huit maisons hébergent près de six
cents habitants à cette époque. Représentant 83
% du total, les transalpins sont très largement majoritaires,
conférant à ce nouveau quartier une atmosphère
de "Petite Italie". Premier effort probant de l'unification
urbaine du territoire communal, la "rue des Cités"
ne garde sa dénomination que 36 années. Le 17 décembre
1937, en hommage au maire qui dirigea la ville de 1904 à 1921,
le conseil municipal décide de rebaptiser la vicinal n°3,
rue Eugène Bastien.
|