Historique des noms des rues de JŒUF :

La rue de Franchepré

La Croix de Franchepré vers 1905, point de départ de l'artère la plus animée de la cité.

La rue de Franchepré : la fille de l'usine

Grâce à l'implantation des forges De Wendel, trois maisons font leur apparition à la Croix de Franchepré. A partir de 1881, des cafés sortent de terre le long de la route. En 1901, la rue de Franchepré compte déjà 103 habitations.

Réalisée au cours de la première moitié du XIXe siècle (1832-1841). La route départementale n°11 menant de Thionville à Etain traverse la partie Est du ban communal. Après 1871, son tracé français démarre à la nouvelle frontière, située à la Croix de Franchepré. De là, dans un paysage agreste, le chemin de terre, d'une largeur d'environ 8 mètres, parcourt successivement les lieux-dits Au Sa, Champ Chardon, Haut Goprés et Côte des Chartreux. Il quitte le territoire jovicien à la Côte de Tréchinville (emplacement actuel du Bon Coin).
L'implantation des forges de MM. De Wendel modifie subitement le destin de cette route de campagne. Aussitôt la construction du pont sur l'Orne et le démarrage du chantier de l'usine, trois maisons sortent de terre à la Croix de Franchepré. Ce sont des débits de boissons qui donnent le coup d'envoi des constructions au bord de la route. Comme au village, l'initiative vient de transfuges de Lorraine annexée qui tentent leur chance sur le sol jovicien. François Henry et son gendre François Husson créent le premier cabaret en juin 1881 sur le côté gauche de la chaussée (actuelle restaurant "la Bibliothèque"). En octobre de la même année, Alexandre Renac ouvre un second café à quelques mètres plus haut, dans une modeste maison, qui sera entièrement reconstruite en 1905 par son successeur François Heller (actuellement "Le Faubourg"). En juillet 1882, Marie Barandon inaugure le troisième débit dans une baraque en planches qui devient le Café de la Frontière lors de sa reconstruction, en dur, 6 années plus tard.
Dans les années qui suivent, une maison des douanes (actuel commissariat) et une maison alimentaire (cantine des forges démolie en 1995), toutes deux édifiées par la maison De Wendel, complètent ce premier embryon urbain de la rue de Franchepré. Dès lors, des maisons essaiment à un rythme soutenu le long de la route départementale transformée en chantier permanent. Avec l'arrivée des nouveaux commerçants, l'annexe de Franchepré s'étoffe rapidement : 310 habitants occupent 19 maisons en 1891, 732 habitants pour 39 immeubles en 1896. La location de logements ou de garnis pour célibataires devient une activité florissante et complémentaire du négoce qui reste principalement alimentaire. En 1901, lorsque les édiles dénomment officiellement le tronçon de départementale menant des forges de Wendel au Bon coin, la rue de Franchepré compte déjà 103 maisons et héberge plus de mille Joviciens. Elle est devenue véritablement le pôle économique de la commune.

Vers le milieu de la rue de Franchepré, un double alignement de négoces et de beaux bâtiments.

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© C.P.H.J. - Janvier 2011