Histoire des noms de rues de JŒUF :

De la rue du Commerce aux Forges

Alignement d'immeubles édifiés dans la rue du Commerce entre 1895-1900, occupés par des employés ou ouvriers des Forges.

De la rue du Commerce aux Forges

Tandis que fourneaux, convertisseurs et cheminées sortent de terre sur le canton de Franchepré, le chemin qui relie le village à ce secteur demeure une sente étroite se faufilant à travers champs. En novembre 1880, M. Eugène Mathieu, directeur des forges, invite la commune à transformer ce chemin campagnard en un chemin carrossable ; la maison De Wendel propose de prendre en charge l'acquisition des terrains reiverains, nécessaires à la construction. Malgré l'opposition de trois propriétaires, cette voie directe vers l'usine est achevée en 1882 : elle devient le chemin vicinal n°3.

Aussitôt, le long de cette nouvelle rue, s'alignent des immeubles dont l'aspect tranche singulièrement avec les bâtiments agricoles voisins. Les promoteurs de cette extension urbaine sont surtout des commerçants et artisans, originaires de Lorraine annexée ; transportant leur famille et leur avoir par-delà la frontière, ces néo-Joviciens entreprennent un nouveau départ sous l'égide de la "Fée sidérurgie". Les Pastant, Wayant, Trognon sont directement associés à la naissance de la future "rue du Commerce".

Dans la dernière décennie du XIXe siècle, les constructions continuent à pousser sur le chemin n°3, en direction de l'usine. Elles s'arrêtent au franchissement du ruisseau de Goprez ; toutefois quelques maisons esquissent la jonction future avec la "Croix de Franchepré". Fait assez original, la plupart des habitants de ces maisons neuves sont des employés de l'usine qui quittent la cité de Génibois pour accèder à la propriété. La délibération municipale du 24 juin 1901 officialise le nom de la rue : le chemin vicinal n°3, du presbytère au ruisseau de Goprez, prend le nom de Rue du Commerce.

Au XXème siècle, des demeures plus cossues (maisons Pérignon, Grelet, Martinand et Bosment, n°41 à 53) complètent la partie gauche de la rue. Cependant, les constructions progressent peu et tardent à franchir le ruisseau Goprez. En fait, les maîtres de forges sont propriétaires de la quasi-totalité des terrains situés de part et d'autre de la route sur laquelle débouchent les rues qui dévalent la colline de Génibois. Il faut rejoindre Franchepré pour trouver à nouveau quelques magasins dans cette rue du Commerce, finalement assez peu achalandée.

 

Vue en façade de l'immeuble cossu de la famille BERNANOSE-PASTANT, installée au n°13 de rue du Commerce. L'immeuble est édifié en 1884 par Prosper PASTANT. Avant 1900, la maison PASTANT est devenue un négoce en tout genre : épicerie de choix, vins et liqueurs, articles de chasse, quincaillerie. En 1911, Emile BERNANOSE succède à son beau-père.

[Retour]


© C.P.H.J. - Février 2011