Au début du mois de
mars 1961, alors que la belle saison revient en Lorraine, tout le territoire
de la commune de Juf se transforme en un vaste chantier. Que ce
soit pour des bâtiments publics, des logements de particuliers
ou des installations industrielles, les Joviciens peuvent constater
que partout des ouvriers sont occupés à construire, restaurer
ou démolir, et que les travaux entrepris avancent à un
rythme rapide.
Le futur stade de Ravenne
À la fin août
1960, les membres de la commission des travaux décident de donner
au futur stade lappellation "Parc Municipal des Sports".
Depuis le 25 août,
date des premiers "coups de pioche", de manière
timide dabord, les travaux de terrassement se sont poursuivis
au sommet de la bosse de Ravenne. En début dannée
1961, le chantier a progressé même si lentreprise
thionvilloise chargée du travail a rencontré des difficultés
imprévues.

Août 1960, à peine
arrivé sur le terrain, le fenwick sest trouvé
en difficulté. À gauche, les ouvriers enfoncent
les rails qui délimitent le terrain.
Pendant six mois, les pelleteuses
et niveleuses, aidées par les explosifs ont totalement changé
laspect de la butte. Des milliers de mètres cubes de terre
et de pierres ont été déblayés et la future
route qui conduira les Joviciens au stade est déjà tracée.
En raison de la roche qui affleure au sommet de la colline, il a fallu
adapter les moyens utilisés. Le futur terrain de sport est à
présent bien dégagé, mais les gradins sont encore
à létat brut. Les sportifs devront encore attendre
quelques années avant de fouler la pelouse et la piste du futur
stade.
La salle déducation
physique
Depuis des années,
les Joviciens attendaient la construction dune salle des sports.
Après bien des démarches et des péripéties,
ladjudication sest déroulée à la fin
novembre 1960. Lapsus calami, la presse avait alors titré "Ladjudication
de la salle des fêtes a porté sur une somme de plus de
700 000 N.F." (1)
En mars 1961, en haut de
la rue Eugène-Bastien, lentreprise Mangin et fils, adjudicataire
du terrassement et du gros uvre est déjà au travail
et achève les fondations du bâtiment. Afin dempêcher
les gosses du quartier de gêner ses ouvriers, elle a établi
une clôture, à laquelle saccrochent les passants
désireux de connaître lavancement des travaux. Avec
le beau temps, les travaux vont saccélérer a promis
Maurice PELTIER, quelques jours plus tôt à la séance
du conseil municipal.

Dessin de la façade de la
"Salle municipale des Sports" ainsi quil
a été décidé de la dénommer en
août 1960. Réalisé par larchitecte de
la ville, Georges CLÉMENT, ce dessin paraît dans la
presse au moment de ladjudication.

Les gosses des Cités-Hautes
ne sont pas "au piquet" ! Accrochés à
la clôture qui entoure le chantier, ils surveillent les
travaux de leur future salle de sports.
Le quartier dArly
À Arly, où
lon édifie 351 logements, la construction avance à
grand pas. Des ménages ont déjà emménagé
dans deux immeubles collectifs. Dans les "bandes" de
la rue De-Gaulle, les électriciens et les gaziers sont en plein
travail. Dans ce nouveau quartier aussi, le soleil est le bienvenu ;
les machines et les véhicules ne sembourbent pas.


Le commissariat de police
En bas de la rue de Franchepré,
le commissariat est entièrement transformé. Des brèches
béantes ouvrent ses murs et lentreprise responsable va
dans quelque jours commencer le rehaussement de limmeuble.

Rue Pasteur
Lors de chaque orage violent,
cette rue est le théâtre de lintervention des pompiers.
Les égouts ne parviennent pas à absorber leau dévalant
de Génibois et de la rue de Goprez. Les habitants de la rue Pasteur
voient souvent leurs caves à demi remplies deau. Aussi
les ouvriers de lentreprise Roncari sont occupés à
changer les conduites dévacuation et à creuser de
nouvelles bouches.
De nouvelles constructions
Un peu partout, des immeubles
en construction se terminent. Dans la rue de Gargan, on crépit
déjà les murs, dans la rue Eugène-Bastien, le bâtiment
qui sélève va bientôt pouvoir les plâtriers,
menuisiers, opérer et dans la rue Pierre-de-Bar, limmeuble
Nicoli est en bonne voie de finition.
Photos
actuelles des 2 maisons pour loger des ingénieurs, à droite
en entrant dans la rue Gargan et immeuble Nicoli à côté
Maison médicale de Joeuf
Haut fourneau J1
Sur ce chantier, on a revu
avec plaisir larrivée du beau temps. Lon prévoit
la date de mise à feu pour le mois davril ou le mois de
mai.


Titre et photos de G. EUSTACHE, parus
dans la presse à lautomne 1960 avant larrêt
du chantier pendant la période hivernale. Les ouvriers monteurs
travaillent à 20 mètres de hauteur pour mettre en place
les charpentes métalliques. Ces spécialistes viennent
des quatre coins de lEurope.
"Malgré la
superficie réduite de notre commune, on peut constater que le
problème de la construction mobilière ou industrielle
est important. Juf, centre dattraction du Bassin de Briey,
a sa place dans toutes les activités.", conclut le journaliste
local.
Roger Martinois, daprès
un article paru dans "Le Républicain Lorrain"
du mercredi 8 mars 1961.
(1) Cette somme
équivaut à environ 1,56 millions deuros 2011. Le
journaliste ne se trompait pas beaucoup en parlant de salle des fêtes
! En effet, dès lachèvement de la salle, le comité
des fêtes local ne tardera pas à utiliser le plancher du
niveau supérieur pour organiser des galas avec les grandes vedettes
de la chanson des années 60/70. Quant au niveau inférieur,
pendant plus de dix années, il sera le théâtre de
très nombreux bals et réveillons dansants organisés
au profit des nombreuses associations de la cité.