Les
rigueurs de l'hiver, il y a un demi-siècle
Jeux,
chutes et dérapages
Il a neigé ! C'est le cri que tous les gosses
de la cité jovicienne ont poussé hier en se levant. Ils
n'ont pas attendu bien longtemps pour se retrouver dehors, avec leurs
luges, et toute la journée les côtes de notre cité
ont retenti de rires suivis, de cris de douleur. (1)
Le
même jour, une fillette de 8 ans environ disait à sa
maman : "Je suis tombée quatre fois, mais je ne me
suis pas fait mal" Hélas ! les grandes personnes ne
peuvent pas en dire autant. Si les sports d'hiver les intéressent,
c'est dans les Vosges toute proches qu'elles pensent les pratiquer
et elles préféreraient s'en tenir là.
Plusieurs chutes sont en effet signalées au cours de cette
"journée blanche" ! Un Jovicien, garde à
l'usine Sidelor d'Homécourt, revenant de son travail a glissé
sur le trottoir. Il souffre d'un poignet et l'on craint une fracture.
Une demoiselle, qui revenait de son travail aux Forges, est tombée
lourdement et il a fallu l'aide de plusieurs passants pour la relever
et lui permettre de rentrer à son domicile, une cheville ayant
souffert de la chute.
Un peu partout, d'autres plaies et bosses sont signalées, pas
très graves pourtant, tandis que les accidents de voitures
faisaient de nombreux dégâts matériels.
Cliché réalisé
par Gilbert EUSTACHE au bas de la grimpette menant de la rue de Goprez
à Génibois.
Des
chauffeurs maladroits
"Ils seront enlevés un à un", sous-titre
le journaliste local à propos des poteaux supportant les feux
de signalisation aménagés depuis peu au carrefour en
bas de la rue de Franchepré. (2)

Extrait du "Républicain
Lorrain" du vendredi 27 janvier 1961. L'accident qui fait
couler le plus d'encre est la collision d'une 2 CV contre le poteau
des feux tricolores installés devant la sortie de l'usine de
Juf.
Et le journaliste fait le bilan des divers accrochages et carambolages
qui se produisent sur la voirie de la ville, tout en indiquant que
la place manque pour relater les accidents qui ne donneront pas d'ouvrage
aux carrossiers du secteur.
Au cours de cette journée, les services des Ponts-et-Chaussées
effectuent trois tournées de sablage dans les rues principales
pour limiter le nombre de collisions et enrayer l'hécatombe
de tôles froissées.

Gros plan de la 2 CV qui, après
avoir raté son virage, a percuté le poteau supportant
les feux devant l'usine de Juf.
Le
rappel à l'ordre et au civisme par les autorités municipales
Devant
le nombre de chutes dont furent victimes les piétons sur les
trottoirs, par le truchement de la presse, les édiles pensent
utiles de rappeler aux Joviciens qu'il leur appartient, chacun en ce
qui le concerne, de débarrasser les trottoirs de la neige. De
même, il est rappelé que les luges et traîneaux sont
interdits dans les rues de la commune. En effet, certaines artères
prisées des enfants, comme la rue Ste-Alice, la rue St-Maurice
et la rue de Pont, ont été transformées en véritables
pistes de descente pour bobsleigh. Pour le mobylettes, motos et même
pour les voitures, la circulation dans ces rues est devenue une véritable
prouesse. Les agents se sont contentés jusque là de signaler
l'interdiction aux jeunes Joviciens. Mais ces derniers devront à
l'avenir se mettre en quête d'autres lieux pour se livrer à
leurs jeux !

Cliché réalisé
par Gilbert EUSTACHE au bas de la grimpette menant de la rue de Goprez
à Génibois.
Roger Martinois, d'après
un article paru dans "Le Républicain Lorrain"
du vendredi 27 janvier 1961.
(1)
La neige est tombée le jeudi 26 janvier 1961, pour le plus grand
bonheur des écoliers qui n'ont pas classe ce jour-là.
Le jour de congé passera au mercredi dix années plus tard.
(2) Rendu nécessaire par l'augmentation du trafic automobile
et par les embouteillages aux heures de sortie des ouvriers des Forges,
cet aménagement ne fonctionnera jamais de façon satisfaisante.
En faisant démonter ces feux tricolores pour adopter une autre
solution, les édiles municipaux achèveront "le travail"
des automobilistes maladroits qui s'en sont servi pour arrêter
la course de leur véhicule !
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