Une nouvelle
fois, les mordus de cette rubrique ont failli être tenus en
échec par les questions proposées dans notre sixième
édition qui nous ramenait dans le courant du rude hiver
1955.
Au début du mois de février, les jeudi 4 et vendredi
5, deux fortes tempêtes soufflent sur le pays. Les vents très
puissants, notamment en Franche-Comté et en Bourgogne (170km/h
à Belfort et 140km/h à Langres) sont accompagnés
de pluies incessantes. Le 6 février, la presse locale annonce
que l'Orne est en crue et a atteint la cote d'alerte au pont de l'abattoir.
Mais à partir du 13 février, la neige tombe en abondance
sur tout le Nord du pays. En trois jours, elle recouvre la Normandie,
le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie, l'Ile-de-France et l'Est de la
France. La température chutant brutalement (on relève
par exemple -12° à St-Quentin dans l'Aisne), la couche
de neige gelée pose de délicats problèmes de
circulation pour les piétons, les motocyclistes et les automobilistes.
Au niveau local, la presse donne des échos de la situation
dans la cité jovicienne.

Extrait paru dans "Le Républicain Lorrain"
du mardi 15 février 1955.
Le mardi 15
février, les quelques habitants s'étant aventuré
dans la rue de Franchepré assistent à des accidents
spectaculaires, heureusement sans victimes corporelles. En fin de
matinée, un accrochage (endroit non précisé)
se produit entre un camion de la Solpa et une voiture conduite par
M. Zavattiero. La collision ne fait que des dégâts matériels.
En début d'après-midi, un accident particulièrement
spectaculaire cause de plus importants dégâts.

Photo parue dans "Le Républicain Lorrain"
du mercredi 16 février 1955.
Au début
de l'après-midi, un car des " Rapides de Lorraine
" venant d'Homécourt entre en collision avec une voiture
légère pilotée par l'accordéoniste jovicien,
Pierre Parachini qui, descendant la rue St-Maurice s'engageait pour
remonter la rue de Franchepré. Le choc est très violent,
et le car, après voir arraché une partie de l'avant
de la voiture de M. Parachini et fortement endommagé l'aile
droite, a défoncé le mur d'enceinte de la coopérative,
mur épais de 40 cm environ. Poursuivant sa course après
ces deux accrochages, en raison de la neige gelée, le car ne
peut que s'arrêter assez loin du premier point de choc et complètement
sur le trottoir de droite en descendant la rue commerçante.
Dans sa course folle, le lourd engin renverse encore un gendarme roulant
à bicyclette, et qui, miraculeusement, pas plus que les chauffeurs
et les passagers, n'est blessé dans sa chute sur la chaussée.
Le constat est effectué par les soins de me Schneider, huissier,
et M. Brouant, assureur. En attendant, l'autobus demeure immobilisé
contre un poteau devant les grilles de la coopérative dépendant
de l'Usine.

Sur ce cliché datant des années
trente, on peut observer le lieu de l'accident survenu 20 ans plus
tard et l'endroit (X) où
échoue le bus des " Rapides de Lorraine ".
On remarquera
au passage, l'étrange coïncidence qui veut que, survenant
au cours de la même journée, ces accidents de la route
mettent "en accordéon" les véhicules
de deux virtuoses régionaux du piano à bretelles !
Et les rigueurs hivernales perdurent au début de la seconde
quinzaine de février. La presse locale atteste que les accidents
du 15 février ne sont pas les derniers de la série !
Il faut attendre le mercredi 23 pour que le redoux et la fonte de
la neige donne l'occasion aux habitants de sortir pelles et balais
de leur réduit afin de déblayer trottoirs et allées
de jardins.

Extrait paru dans "Le Républicain
Lorrain" du vendredi 18 février 1955.
Les Joviciens n'en sont
encore pas quittes avec le "général hiver".
En 1955, le mois de mars est le 2e plus froid du siècle. La
neige fait son retour dans la première décade et dix
jours plus tard, la première journée du printemps est
marquée par de très fortes gelées : le thermomètre
indique -8° à Paris et Rouen, et -10° à Nancy.


La seconde
photo servant de support au jeu paraît dans " Le Républicain
Lorrain " du dimanche 13 mars
1955, accompagnée de la légende donnée
ci-dessous.
Un autre cliché
des années trente permet de vérifier que les grilles
visibles derrière les agents de police sont bien celles existant
devant l'ancienne maison des douanes. Propriété
des Forges de Juf, pendant un temps transformé en logements
d'habitation, l'immeuble est effectivement occupé par le commissariat
de police au lendemain de la Seconde Guerre.

Sur ce cliché datant de1938, on voit que l'immeuble
abritant des ménages d'ouvriers des Forges a été
clos d'un muret surmonté de grilles avec entrée où
se trouvent les policiers 17 ans plus tard (X).
Sur la droite, on distingue les deux grosses bornes barrant l'accès
de la rue de Ravenne et qui seront arrachées dans le courant
d'année 1957.
En ce qui
concerne la question subsidiaire obligatoire, la bonne réponse
était de 25 jours qui séparaient
la publication des deux clichés signés Gilbert EUSTACHE.
Une fois encore, M. Francis GUELFF a identifié les deux lieux
concernés en agrémentant sa réponse de force détails
retrouvés ici et là au détour des pages dans les
publications du C.P.H.J. Une fois encore, bravo pour son travail et
merci pour son intérêt.
Un nouveau jeu sera prochainement mis en ligne. D'autres lecteurs de
notre site pourront alors suivre cet exemple et remporter également
les récompenses non attribuées.
Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur ces pages exceptionnelles
de notre histoire locale, nous les engageons à suivre régulièrement
la rubrique "Mémoire des Trente Glorieuses"
ainsi que les informations concernant la réalisation en cours
du tome 2 de "L'Album du XXe siècle". D'ici
quelques mois dans les 500 pages de l'ouvrage, ils pourront retrouver
l'Histoire de cette période des années 1951 à 1970
que nous avons baptisée les "Vingt heureuses".